L’AJAP reste un outil modeste, mais il traduit la reconnaissance du rôle clé des aidants dans l’accompagnement de la fin de vie. Sa visibilité est cependant encore fragile : seuls 15 % des congés de solidarité familiale font effectivement l’objet d’une demande d’allocation, selon le rapport sur les aidants en fin de vie remis à la Ministre de la Santé en 2020. Cette sous-utilisation s’explique par la méconnaissance du dispositif, la complexité des démarches perçues, et la difficulté à se projeter dans l’administratif lorsque l’urgence humaine domine.
En Île-de-France, où l’accès aux services et structures évolue selon les territoires, il est d’autant plus utile de s’appuyer sur les réseaux locaux. Les professionnels, assistants sociaux, réseaux associatifs ou maisons des solidarités offrent un relais indispensable.
Accompagner un proche dans ses derniers jours reste, pour beaucoup, un acte instinctif plutôt qu'un choix rationnel. Si l’AJAP ne remplace ni le soutien moral ni la sécurisation professionnelle totale, elle atténue au moins certains obstacles matériels – un premier pas, encore trop discret, vers la reconnaissance d’un engagement humain qui demande lui aussi à être entouré.