Avant la reprise : s’organiser avec les bons interlocuteurs
Pendant l’arrêt maladie ou à l’approche de la reprise, il est conseillé d’anticiper les besoins d’aménagement. Voici la marche à suivre :
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Échanger avec le médecin traitant et l’équipe hospitalière : Ils évaluent les suites du traitement, la fatigue, les éventuelles séquelles et peuvent orienter vers des spécialistes (oncopsychologue, rééducateur, assistante sociale).
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Prendre rendez-vous avec la médecine du travail : La visite de pré-reprise permet de :
- Faire le point sur les capacités actuelles et les restrictions éventuelles.
- Préconiser des adaptations (ex : poste assis, horaires allégés, matériel spécifique).
- Mieux préparer le dialogue avec l’employeur pour des ajustements réalistes et sécurisants.
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Contacter l’assistante sociale de l’hôpital ou du service Oncologie : Elle aide à faire le lien entre la sphère médicale et professionnelle, aide à remplir les dossiers (RQTH, demande d’aménagement, fonds d’aides) et informe sur les droits.
Pour les personnes travaillant dans de grandes entreprises, les ressources humaines et les référents handicap sont des soutiens précieux. Dans les PME ou pour les travailleurs indépendants, Cap Emploi et certains réseaux d’associations (comme la Ligue contre le cancer) jouent un rôle pivot d’accompagnement.
Au moment de la reprise : formaliser et suivre les adaptations
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Participer à la visite de reprise : Elle a lieu après toute absence de plus de 30 jours. Le médecin du travail formule par écrit ses recommandations à l’employeur.
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Dialoguer avec l’employeur : L’entretien de reprise est essentiel pour exprimer ses besoins, clarifier ses contraintes et définir les modalités concrètes d’aménagement.
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Mettre en place les adaptations :
- Temps partiel thérapeutique si besoin (demande à faire auprès de l’Assurance Maladie, sur prescription médicale).
- Modification de poste temporaire ou adaptation d’horaires.
- Installation d’un matériel spécifique (écran adapté, fauteuil ergonomique, etc.) via l’Agefiph ou la MDPH.
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Faire un suivi régulier avec la médecine du travail : Les adaptations peuvent être ajustées en fonction de l’évolution de l’état de santé.
En cas de difficultés : recours et médiations possibles
Des conflits ou des incompréhensions peuvent survenir avec l’employeur sur la nature ou l’étendue des aménagements. Plusieurs recours existent :
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Médecine du travail : Peut organiser une réunion tripartite avec l’employeur et le salarié, émettre un avis d’inaptitude partielle ou totale selon la situation.
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Délégués du personnel ou CSE : Appui pour défendre les droits du salarié.
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Arbitrage auprès de l’Inspection du travail : Si l’employeur refuse d’appliquer les préconisations médicales.
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Associations spécialisées : Certaines, comme « Cancer@Work », proposent accompagnement juridique et médiation.
D’après une étude de l’INCa (2020), 68% des personnes confrontées à un cancer jugent que l’accompagnement de leur employeur a facilité leur retour – mais 1 sur 5 cite un manque d’information, d’où l’intérêt d’être entouré et conseillé dès le début de la démarche.