Qu’est-ce qu’une résidence temporaire médicalisée ?

Les résidences temporaires médicalisées (RTM), parfois appelées EHPAD en hébergement temporaire, Unités de soins de suite et de réadaptation (SSR) en hospitalisation de jour, ou accueils de répit, sont des structures d’accueil pour des séjours limités dans le temps. Ces établissements permettent d’accompagner, de rééduquer ou de soulager des personnes malades ou en perte d’autonomie, notamment après une hospitalisation ou durant une convalescence. Cette option évite parfois le retour à domicile isolé et limite le risque de rupture de soins.

  • Durée des séjours : De quelques jours à plusieurs semaines, rarement au-delà de 3 mois. Certaines structures proposent des renouvellements si la situation le justifie.
  • Prestations : Hébergement, soins médicaux et paramédicaux, surveillance jour/nuit, animations, accompagnement social, restauration adaptée, soins de rééducation ou d’ergothérapie.
  • Cadre légal : Le séjour temporaire relève du Code de l’Action Sociale et des Familles (Article L. 231-3-1).

Précisons : en Île-de-France, 1 EHPAD sur 2 propose de l’hébergement temporaire (ARS Île-de-France, rapport 2022). Le nombre de places temporaires reste limité (environ 2 500 lits sur près de 60 000 places en EHPAD).

Dans quels cas envisager l’accueil temporaire médicalisé ?

Cette solution peut correspondre à plusieurs situations concrètes :

  • Sortie d’hospitalisation nécessitant une surveillance ou une rééducation
  • Absence ou indisponibilité temporaire de l’aidant principal
  • Période de transition avant un retour à domicile, un aménagement ou une entrée définitive en EHPAD
  • Besoins de répit de l’aidant
  • Situation de crise sociale ou médicale (ex : environnement familial provisoirement inadapté)

Chaque année, plus de 6 000 demandes de ce type sont recensées en Île-de-France (ORS Île-de-France, baromètre 2022).

Quels critères d’admission ?

L’admission repose sur une évaluation partagée :

  • Évaluation de l’autonomie (grille AGGIR pour les personnes âgées, prise en charge spécifique pour patients en cancérologie selon leur état de fatigue et de dépendance)
  • Certificat médical de votre médecin traitant ou médecin hospitalier
  • Projet d’accueil temporaire argumenté (courrier, fiche de liaison sociale ou médicale)
  • Documents administratifs (copie d’identité, carte vitale, attestation de sécurité sociale, justificatif de domicile, etc.)

Certaines structures imposent des contraintes spécifiques : pathologies non contagieuses, critères géographiques (proximité du domicile), éligibilité à l’aide sociale, accompagnement possible d’un proche selon les lieux.

Le nombre de dossiers en attente restant structurellement élevé en Île-de-France, il est conseillé d’anticiper la demande lorsque la situation le permet.

Comment faire une demande : étapes concrètes

  1. Identifier les établissements adaptés :
    • Consultez l’annuaire régional (pour-les-personnes-agees.gouv.fr), la plateforme de l’ARS, ou via son service social hospitalier.
    • Privilégier une structure proche du domicile ou de l’aidant pour faciliter les visites si besoin.
  2. Constituer le dossier d’admission :
    • Télécharger ou demander à la structure le dossier unique d’admission (souvent commun aux EHPAD et accueils temporaires, document Cerfa 14732*03).
    • Faire remplir par le médecin la partie médicale.
    • Joindre les documents administratifs.
  3. Déposer la demande :
    • Dossier à envoyer à un ou plusieurs établissements (multicandidature possible pour augmenter les chances).
    • Certains départements ont mis en place une plateforme numérique commune (ex : ViaTrajectoire : viatrajectoire.sante-ra.fr), qui permet de cibler plusieurs établissements en quelques clics.
  4. Attendre le retour :
    • Délais variables, de 48h à 15 jours selon l’urgence et la disponibilité.
    • Une commission d’admission évalue le dossier selon les places, la situation médicale, la logistique interne.
  5. Se préparer à l’admission :
    • Rencontrer l’équipe de la résidence pour préparer la venue (adaptation du projet d’accompagnement, informations sur les effets personnels à apporter, organisation du transport, etc.).
    • Prévoir une caution et la constitution du dossier administratif (aide sociale éventuelle, mutuelle, etc.).

Coût et financement

Le tarif journalier d’un séjour temporaire médicalisé en Île-de-France varie entre 55 et 120 € en moyenne (CNSA, chiffres 2023), selon la structure et le niveau d’accompagnement. Le tarif comprend :

  • L’hébergement
  • Les soins (remboursés via l’Assurance maladie pour les actes prescrits)
  • La restauration, l’animation, l’entretien

Selon la situation et le niveau de ressources, des aides sont accessibles :

  • Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) au titre de l’hébergement temporaire : pour les personnes de 60 ans et plus dépendantes (consulter le Conseil départemental).
  • Aide sociale à l’hébergement : sous conditions de ressources, demande à effectuer en mairie ou au CCAS.
  • Complément mutualiste ou prestation d’assurance complémentaire : certaines mutuelles proposent un soutien financier spécifique pour le répit ou la sortie hospitalière.
  • Prestation de compensation du handicap (PCH) : pour les personnes de moins de 60 ans en situation de perte d’autonomie importante.

En Île-de-France, 4 séjours sur 10 sont partiellement financés par l’APA (Observatoire Régional du Social, 2023). N’hésitez pas à solliciter un travailleur social hospitalier ou le service social de votre caisse de retraite complémentaire pour optimiser votre dossier d’aide.

Structures et contacts utiles en Île-de-France

Voici quelques contacts pour engager une démarche ou obtenir un premier avis :

Département Dispositif centralisé Contact
Paris (75) Maison des aînés et des aidants 01 49 23 79 09
Seine-Saint-Denis (93) Maison de l’autonomie 01 43 93 86 86
Val-de-Marne (94) Maison départementale des solidarités 01 49 56 69 00
Hauts-de-Seine (92) Points info autonomie seniors 0 805 38 06 06
Yvelines (78) CDI-CMD 01 39 07 72 00

N’hésitez pas à demander à chaque structure si une solution « urgence » est proposée en cas d’imprévu (sortie d’hospitalisation avancée, problème de santé aigu de l’aidant).

Difficultés fréquemment rencontrées et conseils pratiques

  • Pénurie de places : Les délais d’attente dans les départements franciliens, particulièrement dans Paris et la Petite Couronne, restent l’un des principaux obstacles (en 2022, il fallait compter en moyenne 18 jours pour une place en hébergement temporaire dans la région, rapport CNSA).
  • Multiplication des dossiers : N’hésitez pas à déposer des candidatures dans plusieurs établissements. Le système ViaTrajectoire simplifie cette démarche.
  • Accompagnement extérieur : Les réseaux d’aidants, socio-esthéticien(ne)s, psychologues en établissements apportent un soutien complémentaire (écoute, ateliers, suivi psychologique).
  • Prise en charge du transport : Un retour ou un transfert peut, sous conditions, être pris en charge par l’Assurance maladie (transports prescrits – source : CPAM).
  • Séjours de répit spécifiques : Certains centres proposent des séjours adaptés cancer ou maladies chroniques, avec accompagnement psychologique et ateliers santé. Les places sont très prisées : Anticipez les demandes, notamment autour des vacances scolaires et de la période estivale.

Adapter la recherche à chaque situation

La diversité des dispositifs existants en Île-de-France peut parfois dérouter, mais aussi offrir des solutions sur mesure. Pour les personnes jeunes atteintes de cancers, des résidences spécifiques existent (notamment Maisons d’Accueil Hospitalière ou établissements privés conventionnés). Pour les personnes âgées, les accueils temporaires en EHPAD ou unités de répit sont les plus courants. Les équipes hospitalières (assistantes sociales, coordinateurs de parcours) jouent un rôle clé dans la préorientation selon chaque cas.

Les proches aidants ont également droit à une prise en charge en terme de relai : il existe des dispositifs d’accueil de jour ou de nuit, y compris à domicile (via les SAAD – Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile) pour quelques heures à quelques jours. N’hésitez pas à évoquer ces leviers lors de la préparation du retour d’hospitalisation.

S’orienter et échanger : où trouver du soutien

Face à la complexité de ces démarches, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner : travailleurs sociaux des hôpitaux, plateformes locales (CLIC, Points informations seniors), associations spécialisées (Ligue contre le cancer, France Répit, AFM-Téléthon pour les jeunes adultes). En cas de doute sur l’éligibilité ou pour obtenir un retour rapide, sollicitez aussi les dispositifs départementaux (voir tableau plus haut).

L’accès à une place en résidence temporaire médicalisée en Île-de-France reste un parcours parfois exigeant, mais il évolue. La mise en place d’outils numériques, la montée en puissance des plateformes de répit et la collaboration croissante entre hôpitaux, associations et structures de soins contribuent à améliorer les délais et la qualité du soutien proposé. En anticipant, en s’informant et en sollicitant l’expertise des professionnels locaux, il est possible de fluidifier grandement la démarche, au bénéfice du patient et de son entourage.

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