Un appui psychologique repensé pour chaque étape du parcours

La dimension psychologique du cancer a longtemps été sous-estimée. Pourtant, selon l’Institut National du Cancer (INCa), entre 30 % et 40 % des patient·es souffrent de troubles psychiques liés au diagnostic ou aux traitements (INCa).

  • Soutien individuel : Disponibilité de psychologues formés en oncologie dans la plupart des centres hospitaliers. Entretiens réguliers, ponctuels ou à la demande, selon le souhait et le vécu de chacun·e.
  • Groupes de parole : Partagés avec d'autres patient·es ou leurs proches, ils permettent d’exprimer émotions et questionnements dans un cadre sécurisé. Des séances thématiques sont parfois organisées (reprise du travail, parentalité, sexualité…).
  • L’accès facilité : En Île-de-France, plusieurs associations spécialisées dans le soutien psychologique interviennent en établissement ou à domicile (La Ligue contre le cancer, RoseUp, sos-cancer, etc.).
  • Accompagnement des enfants et adolescents : Des dispositifs adaptés existent aussi, avec des psychologues formés à la spécificité du jeune public et à la parole familiale.

L’activité physique adaptée : un pilier de mieux-être et de récupération

L’activité physique régulière, pendant ou après un cancer, peut diminuer la fatigue, améliorer le moral et favoriser le maintien des capacités fonctionnelles. Les études récentes montrent un effet positif également sur la réduction des risques de récidive pour certains cancers (HAS).

  • Programmes encadrés : De nombreux hôpitaux d’Île-de-France proposent des séances d’activité physique adaptée (APA), avec des éducateurs spécialisés. Les exercices varient (marche, gymnastique douce, stretching, balnéothérapie...).
  • Ateliers collectifs ou séances individuelles : Pour celles et ceux qui préfèrent un cadre intimiste ou inversement souhaitent s’appuyer sur l’énergie d’un groupe.
  • Associations relais : CAMI Sport & Cancer, Maison Sport Santé, Ligue contre le cancer – ces structures relaient les initiatives locales et accompagnent parfois jusqu’à la reprise sportive post-traitement.
  • Prescriptions médicales : Depuis 2016, l’activité physique adaptée peut faire l’objet d’une prescription médicale pour les patient·es atteint·es de maladies chroniques (dont le cancer), ce qui permet, dans certains cas, une prise en charge financière partielle.

L’alimentation comme repère et soutien pendant le cancer

Le cancer et ses traitements peuvent provoquer des troubles alimentaires et une perte de poids. Or, près de 40 % des personnes atteintes d’un cancer souffrent de dénutrition au cours de leur parcours (INCa).

  • Bilan individuel avec une diététicienne : Conseil personnalisé, adaptation des repas en fonction des goûts, du niveau d’appétit, de la tolérance digestive.
  • Soutien pour anticiper les effets secondaires : Conseils pour diminuer les nausées, compenser la perte de goût, favoriser la prise alimentaire si les traitements coupent l’appétit.
  • Ateliers collectifs : Animés en hôpital ou dans des associations, pour redécouvrir l’alimentation plaisir malgré la maladie (idées recettes, échanges d’astuces, dégustations encadrées).
  • Informations utiles : Des guides actualisés sont disponibles, comme ceux édités par l’INCa, la Ligue contre le cancer, ou l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Soins de bien-être et d’apparence : réconcilier corps et image de soi

Accompagnement en socio-esthétique : gestes et écoute

Les soins esthétiques en cancérologie ne relèvent pas de la coquetterie. Ils aident à préserver l’image de soi, à restaurer la confiance et à renouer avec le toucher, souvent mis à mal par la maladie. Les socio-esthéticiennes interviennent plus qu’on ne le croit :

  • Soins du visage, maquillage correcteur, conseils pour le choix de perruques ou de foulards, manucure adaptée : Tout est pensé pour s’adapter aux peaux fragilisées.
  • Séances individuelles ou ateliers collectifs : L’objectif est de permettre à chacun ou chacune de se réapproprier son apparence sans jugement ni injonction.
  • Socio-esthéticiennes diplômées : Elles exercent souvent au sein des services hospitaliers (hôpitaux de jour, consultations), mais aussi dans les Espaces Ligue ou les structures associatives partenaires.

En Île-de-France, la Fondation L’Oréal, l’association Étincelle, ou RoseUp proposent régulièrement des interventions ponctuelles ou des cycles de plusieurs séances. À noter : ces accompagnements sont presque toujours gratuits pour les patient·es en parcours de soins.

Relaxation, sophrologie et méditation : apaiser l’esprit et le corps

Les techniques de relaxation sont de plus en plus intégrées dans les protocoles de soins de support, avec des bénéfices mesurés sur l’anxiété, la douleur ou la qualité du sommeil.

  • Ateliers collectifs : Sessions de sophrologie, méditation de pleine conscience, yoga doux ou relaxation guidée, proposés aussi bien dans les hôpitaux que dans des maisons associatives.
  • Séances individuelles : Possibilité d’une adaptation sur les problématiques propres à chaque personne (appréhension d’une intervention, angoisse des contrôles, gestion du stress familial…).
  • Forte présence régionale : Par exemple, l’Institut Curie à Paris, l’Hôpital Foch à Suresnes ou encore la Maison des Patients de la Ligue à Paris offrent des ateliers gratuits ou à prix symbolique, accessibles sur simple demande ou après orientation par un professionnel de santé.

À cela s’ajoutent parfois des séances de techniques comme l’auto-hypnose, l’art-thérapie, ou même la « médiation animale ».

Musicothérapie : un levier de soutien innovant

Parmi les approches récentes, la musicothérapie s’installe progressivement dans les parcours de soin, avec un objectif d’amélioration du confort, de gestion de la douleur ou simplement de ressourcement psychique.

  • Interventions en chambre ou en atelier : Des musiciens professionnels et des musicothérapeutes diplômé·es interviennent en hôpital ou au domicile. Les séances sont adaptées à la mobilité et à l’état psychique des patient·es.
  • Effets reconnus : Études menées en Europe et aux États-Unis, notamment dans les services de pédiatrie, signalent une baisse de l’anxiété et du recours aux médicaments antalgiques lors de séances de musicothérapie (Revue française de musicothérapie).
  • Accessibilité : Ces ateliers sont encore inégalement répartis, mais plusieurs CHU franciliens (Gustave Roussy, Saint-Louis, Necker-Enfants malades…) proposent de la musicothérapie intégrée au parcours de soins.

Soutiens à domicile : pour qui, comment ?

Les soins de support ne sont pas réservés aux établissements hospitaliers. Le domicile peut aussi accueillir des interventions, surtout pour faciliter les suites de traitements ou accompagner la fin de vie.

  • Patients concernés : Toutes les personnes en soins actifs, mais aussi celles qui vivent avec les séquelles à distance de la maladie. Les soins palliatifs bénéficient d’un réseau important en Île-de-France.
  • Prestations proposées : Soutien psychologique à domicile, intervention d'une socio-esthéticienne ou d’un éducateur sportif, consultation avec une diététicienne… dans certains cas, sophrologie et relaxation sont également possibles.
  • Organisations référentes : HAD (Hospitalisation à Domicile), réseaux de soins palliatifs (CORD 94, Réseau Onco 92…), et associations partenaires, parfois en coordination avec le médecin traitant.

La prise en charge financière est souvent assurée par l’Assurance maladie ou par les dispositifs associatifs, sur prescription médicale ou demande de l’équipe hospitalière.

Où et comment accéder aux soins de support gratuitement ou avec prise en charge en Île-de-France ?

L’une des grandes réussites de l’offre en Île-de-France reste une accessibilité renforcée à ces soins, avec plus de 60 % des établissements proposant au moins un type de soin de support intégré (source : ARS Île-de-France, 2023). Voici quelques pistes concrètes :

  • Hôpitaux et centres de lutte contre le cancer : Une grande majorité propose un accès gratuit à certains soins de support (Curie, Gustave Roussy, Institut Saint-Louis…).
  • Maisons des Patients et Familles : Créées autour de grandes structures hospitalières ou par des associations (La Ligue, Cami Sport & Cancer…), elles dispensent gratuitement ateliers, consultations diététiques ou relaxation.
  • Associations locales et nationales : Plus de 80 associations actives en Île-de-France proposent une palette d’ateliers (RoseUp, Étincelle, Europa Donna, l’Atelier Papillon…).
  • Services sociaux hospitaliers : Ces professionnels aident à repérer les offres locales et à ouvrir l’accès, y compris pour les personnes fragilisées sur le plan financier ou social.
  • Plateformes régionales : Le portail Soins-Supports-IDF.fr recense les initiatives selon le département, la ville ou le besoin spécifique, avec prise de rendez-vous facilitée.

Soins de support, un atout de proximité... mais une offre encore inégale

Si la majorité des hôpitaux franciliens proposent aujourd’hui des soins de support, leur nature, leur volume et leur accessibilité varient beaucoup selon les structures :

  • Centres de référence : Les principaux centres de lutte contre le cancer (CLCC) disposent de plusieurs professionnels spécialisés (psychologues, diététiciennes, sophrologues, socio-esthéticiennes) et d’un maillage associatif dense.
  • Hôpitaux généraux de proximité : L’offre existe, mais se limite parfois à des consultations mensuelles, ou à une seule dimension (psychologie ou diététique).
  • Structures privées ou à but lucratif : Les soins sont variables et parfois non pris en charge selon l’assurance souscrite.
  • Zones rurales ou éloignées du cœur francilien : Moins de permanence, besoin de solliciter le réseau associatif ambulatoire ou les solutions en téléconsultation.

Pour éviter l’isolement, il reste essentiel de s’informer auprès des équipes soins de support de chaque structure ou des associations partenaires, qui connaissent le tissu local et les relais à mobiliser. À terme, le Plan Cancer vise une harmonisation et un déploiement plus large sur le territoire.

Évolutions et repères pour un accompagnement durable

Les soins de support offrent aujourd’hui une réponse concrète à la complexité des parcours de vie avec un cancer. Ils favorisent non seulement l’adhésion aux traitements mais aussi une qualité de vie préservée pour les patient·es et leur entourage. L’Île-de-France, avec la vitalité de ses réseaux associatifs et hospitaliers, propose un éventail unique en France, mêlant innovation, entraide et solidarité de proximité.

Le développement de la téléconsultation, les ateliers à distance et les ressources numériques faciliteront demain une plus grande équité territoriale. Pour explorer plus avant l’offre près de chez soi, l’aide des travailleurs sociaux, des coordinateurs hospitaliers ou des plateformes associatives spécialisées reste déterminante.

Pour aller plus loin, consulter :

Une boussole utile pour ne pas traverser la maladie seul·e et explorer, à son rythme, les ressources de son quartier ou de sa ville… jusqu’à ouvrir de nouveaux horizons face au cancer.

En savoir plus à ce sujet :